Les étudiants internationaux comme futurs citoyens


Raisonnement par rapport aux politiques et pratiques

La migration des étudiants est une question récente et grandissante d’intérêt pour les politiques et les chercheurs. Les institutions postsecondaires en Amérique du Nord, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Europe et dans certains pays asiatiques se retrouvent maintenant en compétition pour attirer et garder des étudiants étrangers « payeurs de frais ». Pour les gouvernements de pays d’immigration, les diplômés universitaires nés à l’étranger représentent un intéressant bassin de nouveaux immigrants potentiels qui pourraient contribuer à la force de travail immédiatement après leur remise de diplôme. Suivant les traces de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, le gouvernement canadien a commencé à élaborer ses stratégies pour attirer des étudiants internationaux comme futurs citoyens : depuis 2008, des changements apportés à la politique d’immigration ont rendu plus facile pour les étudiants internationaux l’obtention du statut de résidents permanents au Canada. Dans le même temps, les universités canadiennes se sont de plus en plus focalisées sur le recrutement d’étudiants étrangers payeurs de frais au premier cycle, ce qui est perçu comme une nouvelle source de revenus et comme une stratégie pour promouvoir leur réseau et leur profil international. En effet, un récent groupe de travail, mis en place par le gouvernement fédéral, a recommandé que le Canada double presque le nombre d’étudiants internationaux qui passerait de 239 000 en 2011 à 450 000 en 2022. Dans ce contexte, un projet de recherche national focalisant sur les étudiants internationaux tombe à point nommé.

 

Cadre conceptuel et théorique

Ce projet déterminera si les théories sur le bien-être, l’adaptation, la motivation des migrants peuvent être appliquées au contexte spécifique des étudiants internationaux. Ce projet apportera également une contribution significative à la compréhension du transnationalisme et aux modèles de mobilité des personnes fortement éduquées. Par ailleurs, ce projet contribuera aux recherches en sociologie de l’éducation, particulièrement en ce qui a trait à la compréhension des expériences éducationnelles des étudiants en situation minoritaire.

 

Questions de recherche

De manière spécifique, voici les questions auxquelles s’intéresse cette recherche :

  • Que peuvent faire les universités canadiennes et les communautés dans lesquelles elles sont situées pour améliorer l’adaptation réussie et la rétention des étudiants internationaux?
  • Que peuvent faire les décideurs politiques et les communautés pour augmenter la probabilité que les étudiants internationaux resteront au Canada, demeureront dans les plus petites communautés, et deviendront des citoyens?
  • Existe-t-il des stratégies spécifiques que les communautés du Nord et les communautés francophones en milieu minoritaire peuvent utiliser pour recruter des étudiants internationaux et les retenir après leur remise de diplôme?
  • Quels genres de réseaux pourraient être créés pour ces étudiants afin d’améliorer leurs adaptation et leur rétention?
  • Existe-t-il un type particulier d’étudiants (par exemple suivant le vécu, les caractéristiques de personnalité, le milieu d’origine, le programme d’étude au Canada) qui a plus de chance de rester au Canada et de s’établir dans de plus petites communautés?
  • Comment se comparent les performances économiques des immigrants originellement entrés comme étudiants par rapport aux performances des migrants économiques entrés sous d’autres programmes?
  • Comment le domaine d’étude (la discipline) affecte-t-il les résultats économiques?

 

 

Description du projet et approches possibles

Plusieurs méthodes seront utilisées dans ce projet, y compris des enquêtes et des groupes de discussion avec des étudiants internationaux, et des entrevues avec des éducateurs et des acteurs communautaires (comme les municipalités, les agences de développement économique, les employeurs) qui travaillent avec, ou sont touchés par, les étudiants internationaux. Par exemple, une enquête longitudinale examinera de façon systématique les facteurs de prévision sociologiques et psychologiques et les indicateurs de résultats de succès (et la rétention) parmi les étudiants internationaux durant différentes étapes de leur éducation, et, pour ceux qui restent au Canada, leur transition vers le monde du travail. Les groupes de discussion avec les étudiants internationaux permettront de sonder les motivations qui ont amené ces étudiants à étudier à l’étranger et leurs expériences dans les institutions postsecondaires canadiennes, et ce, de façon plus détaillée. Les entretiens avec des éducateurs et acteurs communautaires examineront les perceptions concernant des questions telles que : quels sont les impacts du nombre croissant d’étudiants internationaux sur les collectivités? Quelles sont les pratiques prometteuses pour fournir du soutien aux étudiants et quelles sont les stratégies pour retenir ces étudiants internationaux dans les communautés locales? Quelles sont les perceptions sur le rôle potentiel des étudiants internationaux dans le développement économique local?

 

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