Fournir des services d’établissement dans des communautés qui sont de nouvelles destinations


Raisonnement par rapport aux politiques et pratiques

Des changements fondamentaux ont eu lieu dans le système d’immigration en ce qui a trait aux destinations des migrants et aux modes d’entrée sur le territoire. Trois de ces changements sont au cœur de cette proposition : (i) l’importance croissante des petites villes – certaines situées au Nord et dans des régions éloignées – qui accueillent une part significative de migrants; (ii) le recours accru aux travailleurs étrangers temporaires pour occuper des emplois émergents dans ces nouvelles collectivités de destination; et (iii) une plus grande volonté de la part des gouvernements provinciaux et fédéral d’ouvrir la voie aux travailleurs étrangers temporaires pour qu’ils obtiennent le statut de résidence permanente. Étant donné les forces économiques derrière ces changements, il y a fort à parier que ces tendances s’accélèrent, malgré les inquiétudes portant sur les distorsions sur le marché du travail ou les abus potentiels.

 

Ce qui est particulièrement saillant dans cette nouvelle configuration, c’est que les migrants, particulièrement ceux qui sont envoyés dans de plus petites villes et des lieux plus éloignés, se retrouvent dans des villes et municipalités qui ont peu de capacités institutionnelles (comme des services gouvernementaux ou des organismes d’établissement) et ont souvent peu d’expérience dans l’offre de services spécialisés pour les nouveaux arrivants. Par ailleurs, ces villes et municipalités n’ont pas plus de capacités ou d’expériences pour promouvoir la réceptivité parmi la population déjà établie.

 

Ceci représente clairement un problème du point de vue des entreprises (rétention des employés et protection des investissements), mais il s’agit aussi d’un sérieux problème pour les travailleurs qui cherchent à changer de statut et à devenir résidents permanents et citoyens. Il y a beaucoup de recherches qui indiquent que, sans capacités pour faire face aux défis d’établissement et d’intégration auxquels font face les nouveaux arrivants, l’intégration à long terme est fréquemment compromise. Le défi, auquel ce projet entend faire face, est le suivant : comment équiper les petites communautés et les communautés éloignées avec des capacités permettant de faire face aux défis d’établissement et d’intégration auxquels font face les nouveaux arrivants, leurs familles, et les villes et municipalités dans lesquels ils résident. Le besoin d’une stratégie pour étendre les services dans de plus petites localités est vu comme un facteur nécessaire et essentiel des politiques actuelles concernant les travailleurs étrangers temporaires et d’arrivée sur le territoire.

 

Cadre conceptuel et théorique

Cette recherche contribuerait aux théories de la régionalisation, du transnationalisme, et à une compréhension plus approfondie des processus d’intégration et d’inclusion dans des localités éloignées et plus petites. Cela inclurait une meilleure appréciation des capacités institutionnelles et des potentialités des plus petites villes, et de leurs habilités à mobiliser ces capacités. Par ailleurs, cette recherche initierait un examen détaillé des nouvelles technologies et de leur utilisation potentielle dans la promotion de l’inclusion sociale, économique et civique.

 

Questions de recherche

De manière plus spécifique, voici les questions auxquelles s’intéresse cette recherche :

  • Quels sont les défis les plus importants en matière d’établissement et d’inclusion auxquels font face les nouveaux arrivants et les nouvelles petites communautés de destination recevant une grande part de migrants?
  • Quelles sont les capacités des organisations traditionnelles à but général situées dans les plus petits centres à répondre aux besoins d’établissement et à l’inclusion des nouveaux arrivants?
  • Comment la technologie et les techniques d’apprentissage à distance peuvent-elles renforcer et compléter les capacités institutionnelles existantes pour promouvoir l’intégration dans les plus petites villes?
  • Quelles sont les meilleures pratiques existantes dans la promotion de l’intégration et de l’inclusion dans les plus petites villes et comment est-ce que ces pratiques pourraient être transférées de façon efficace?

 

Description du projet et approches possibles

Cette recherche pourrait comprendre quatre études :

  1. La première ferait l’inventaire et dresserait le bilan des capacités spécialisées et générales qui existent dans les petites villes et les villes éloignées, avec une attention particulière portée aux caractéristiques fondamentales des communautés accueillantes. Le but serait de comprendre comment ces capacités auraient besoin d’être augmentées et soutenues afin de fournir aux institutions locales les moyens de livrer les services essentiels d’établissement aux nouveaux arrivants et à leurs familles et afin d’aider à développer la réceptivité de la communauté dans son ensemble. Ces institutions incluraient les organisations locales à but non lucratif; les institutions religieuses et ethnoculturelles, établies et nouvelles; les gros employeurs et les associations d’employeurs telles que les chambres de commerce; les agences fédérales et provinciales; et les services municipaux.
  2. Dans la seconde étude, on pourrait employer un mélange d’entretiens, d’enquêtes et de groupes de discussion pour établir les besoins prioritaires des travailleurs étrangers temporaires et de leurs familles. Ces analyses pourraient être complémentées par des enquêtes auprès des leaders communautaires pour connaitre leurs attitudes et leurs évaluations des capacités locales. Cela serait jumelé à des groupes de discussion composés de représentants d’institutions traditionnelles à but général clés – y compris les organismes à but non lucratif, les institutions religieuses et ethnoculturelles, les employeurs et les fonctionnaires gouvernementaux – afin d’obtenir leurs évaluations des capacités locales, des besoins locaux, des changements et soutiens nécessaires. On pourrait également voir comment les organisations traditionnelles à but général ont adapté leurs services pour répondre aux nouveaux arrivants.
  3. Une troisième étude pourrait être entreprise sur les techniques d’apprentissage à distance et les aides technologiques qui pourraient être utilisées pour livrer directement des services aux nouveaux arrivants dans des endroits éloignés. Par ailleurs, l’étude explorerait les méthodes pour aider les organismes locaux et les praticiens à livrer des services d’établissement et autres formes de soutien essentiel. L’objectif serait de piloter et d’évaluer un certain nombre de ces techniques. La question de communautés passerelles pour fournir dans les régions environnantes des services spécialisés aux nouveaux arrivants serait expressément posée.
  4. La dernière étude identifierait et évaluerait les meilleures pratiques dans l’utilisation et l’adaptation des services traditionnels généraux, ainsi que les meilleures pratiques liées aux techniques d’apprentissage et d’éducation à distance. La sélection de ces domaines de services (au sein desquels les meilleures pratiques seraient identifiées) serait basée sur les analyses menées dans les autres études de ce projet. L’étude incorporerait le développement et l’évaluation de modules d’apprentissage pour la livraison des meilleures pratiques examinées.

 

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